lundi 10 septembre 2012

Bruges la romantique, Gand la rebelle, Bruxelles la relax


Après la Hollande, la Belgique, donc. La transition se fait en douceur, le long d'un canal ombragé qui relit Sluis et Bruges. Aucune trace de frontière, pas de changement de langue (ou si peu que nous, pauvre Françaises, ne nous en rendons pas compte). Nous trouvons le camping à la périphérie de Bruges avec l'appréhension de devoir payer cher, mais non, le prix est très correct. Beaucoup de caravanes et un coin tentes minuscule et à la touche-touche. L'ambiance est détendue, il y a beaucoup de jeunes Français. Parmi eux, Sarah et Vincent, qui partent pour trois semaines en pass InterRail. Bruges est leur premier arrêt et ils sont marqués par des choses auxquelles nous sommes déjà habituées: le flux de vélos, les ponts qui se lèvent pour laisser passer les bateaux, l'architecture,... Nous partons pour un premier aperçu de la ville la nuit. Nous arrivons pendant un concert de carillons, du Bach et des mélodies populaires sur les 17 cloches du Beffroi, sur une place magnifique et quasi déserte. Pour décrire l'ambiance sonore, il faut aussi ajouter le pas des chevaux de calèches, celui des gens sur le pavé, le tout renvoyé par les murs. 
bière de Bruges
La journée du lendemain se passe en flânerie dans les rues, cette fois-ci plus remplies et vivantes. Il y a du touriste, mais moins qu'à Amsterdam, en tout cas dès qu'on s'éloigne des artères principales. La vieille ville est effectivement très belle et surtout presque entièrement inchangée depuis le XVIe siècle. Pour la petite histoire, Bruges était un port jusqu'au début du XVIe siècle, puis la connexion à la mer s'est ensablée, le commerce a périclité et la ville s'est endormie. En 1892, le livre "Bruges la Morte" la décrit comme une ville noire, pauvre et moche. Les gens du coin n'apprécient pas trop, mais les touristes trouvent ça romantique et commencent à affluer. En 2009, rebelote avec un film cette fois: "In Bruges". Apparemment le héros déteste la ville, mais comme c'est un film romantique Bruges attire encore plus de monde. Personnellement, je n'ai ni lu le bouquin, ni vu le nanar.
Visite obligée au Groeningen Museum, qui contient une bonne collection de tableaux des Primitifs Flamands: Jérôme Bosch, Jan Van Eyck et d'autres. 




A 50 km de Bruges, changement total de décor à Gand (ou plutôt Ghent en flamand). Ici ce sont les graffitis qui sont mis à l'honneur, même si la ville possède aussi de beaux bâtiments XVIè et un château fortifié. On ne restera pas longtemps, juste assez pour manger des frites et goûter au bonbon local, le cuberdon (un délice). Petit tour dans les rues qui ont vu naître Charles Quint, avant de prendre le train.




Nous voilà donc à la fin de notre voyage, qui se termine en beauté par une dernière capitale: Bruxelles! Nous sommes logées chez Vincent, un cousin de Marion, dans le quartier très vivant de Saint Gilles. Dès notre arrivée nous nous retrouvons dans un bar à regarder un match de foot: ce soir la Belgique affronte le Pays de Galle. Ambiance chauffée à blanc, entre les supporters et les piliers de bar du Louvre, bar de quartier en face du parvis de l'église Saint-Gilles. Et pour finir la soirée en beauté et fêter la victoire des Belges, nous nous offrons des frites à la carbonade, un pur délice!

Le lendemain, sous un soleil de plomb, nous marchons vers le centre en passant par le quartier des antiquaires. Le Musée des instruments de musique (Mim) vaut vraiment le coup, rien que pour sa façade art nouveau. Quant à la visite, deux heures nous auront à peine suffi pour faire un étage du musée, celui dédié aux instruments populaires: vielles, flûtes, tambours, accordéons, crécelles, etc... La particularité de ce musée est que l'on peut écouter à peu près tous les instruments exposés, grâce à un audioguide qui nous est remis à l'entrée. On peut donc passer des heures à écouter des extraits musicaux de centaines d'instruments!
A la sortie nous dégustons une gaufre de Liège et allons faire un tour dans le centre, les galeries aux boutiques hors de prix, le Manneken-Pis et sa copine la Janeken, et bien sûr de bonnes bières!
Ce week end là, c'est la fête de la BD et nous nous retrouvons à la nuit tombée devant le palais pour un petit son et lumière sur la façade. Voilà ce que ça donne:
Nous restons encore le lendemain dimanche pour chiner au marché au puces et goûter au stoemp, sorte de purée patates/carottes assez fade. On profite surtout de la fin du marché pour récupérer tout un tas de bricoles sauvées de la poubelle... L'après-midi se déroule tranquillement au parc, sous le soleil, avant un bon repas et une dernière bière au Moeder Lambic, le bar le plus fantastique que je connaisse. Pour essayer de restituer l'ambiance, imaginez-vous un soir de semaine, il est trois heures du matin, il fait bon, le quartier est calme. Vous vous installez sur une table en terrasse, et le patron arrive: "Bonsoir messieurs dames, qu'est-ce que je vous sers?" Ici vous avez le choix entre plus de 1500 bières, et le patron les connait toutes. On teste donc plusieurs "vieilles brunes flamandes", de la lambic, et d'autres bières de micro-brasseries. Mais attention, interdit de commander une bière commerciale genre Leffe, vous aurez droit direct aux gros yeux!
Dernière vue sur la ville depuis le toit de l'immeuble de Vincent, avant de boucler les sacoches et de nous préparer à rentrer en France...

mercredi 5 septembre 2012

Amsterdam, les Shadocks et la Haut-Lande

les hollandais aiment les fleurs
Une journée est suffisante, à mon avis, pour saisir le caractère d'Amsterdam. Des canaux, de vieilles bâtisses, et surtout beaucoup de boutiques pour touristes! C'est bien sûr ce qui fait le charme de la ville, en particulier les coffee shops qui fleurent bon la weed à chaque coin de rue. Mais on se lasse vite de tous les touristes, et du côté consommateur de toutes les boutiques à souvenirs. On fera une exception pour le marché aux tulipes, qui possède une quantité impressionnante de bulbes différents, et également un large choix d'autres plantes. 
Une petite parenthèse en passant: on trouve en Hollande (et seulement en Hollande), un arbre particulier dans presque tous les jardins. Il est mis en valeur comme un roi, c'est un peu l'équivalent du cèdre en France. C'est arbre, c'est l'araucaria, ou pin du Chili. Oui, il pousse de façon endémique dans le sud du Chili, et je ne l'avais jamais vu autre part, sauf dans des jardins des plantes!
toute mon enfance sur les pavés d'Amsterdam
A la nuit tombante, nos hôtes nous proposent une balade instructive. Comme je l'ai écrit auparavant, Paul est ingénieur à l'office de l'eau ("water board") et est passionné par son métier. Il faut absolument qu'il nous fasse comprendre l'importance des pompes aux Pays-Bas. Nous allons donc d'abord voir un ancien moulin qui servait à pomper l'eau des canaux de niveau bas vers un niveau plus haut, l'eau des canaux les plus hauts étant finalement déversée dans la mer. Effectivement, la plupart des moulins hollandais ne servaient pas à moudre le grain, mais à pomper ou assécher. "Pour chaque goutte de pluie qui tombe, on doit en pomper deux!" Il y avait dans la banlieue d'Amsterdam un grand lac; 16 moulins à vents ont été construits afin de l'assécher, mais sans résultat. Il a fallu attendre les moulins à vapeurs (de construction anglaise) pour en venir à bout. Nous poursuivons donc notre balade en direction d'une ancienne pompe à vapeur, un magnifique bâtiment en brique avec une grande cheminée et des créneaux qui lui donne un air de château fort. Malheureusement, personne ne veut l'acheter car il est classé et il faut pouvoir l'entretenir. Le clou de la visite est la pompe flambant neuve qu'a construit l'équipe de Paul. Tout est au ras du sol, au moins ça ne dénature pas le paysage. Il ne reste que deux moulins à vent en activité, et Paul espère bien les remplacer très vite.

Le lendemain, nous repartons sur les routes, ravitaillées en cartes empruntées à Paul. Nous rejoignons la côte ouest pour la suivre vers le sud. Le changement de décors est radical: les canaux et les moutons sont remplacés par des dunes de sable et des bosquets et pins ou de chênes. Il y a même de bonnes montées! Il faut dire que nous sommes sur la partie haute des Pays-Bas: plus de digues mais de longues plages de sables et des stations balnéaires moches, on pourrait se croire sur la Côte Sauvage! Comme nous sommes hors-saison, nous ne croisons que des retraités en vélos électriques. Il y en a beaucoup, et se demandent pourquoi deux françaises de la côte Atlantique viennent passer leurs vacances par ici... Les campings à la ferme se raréfient au profit des énormes campings multiservices et multiétoiles. Qu'à cela ne tienne, on ne paiera pas. 
Le 4 septembre, c'est mon anniversaire. Nous avons droit à un brouillard épais qui laisse la place à un soleil magnifique. On s'offre des harengs fumés et des poissons marinés ou frits, délicieux. Quand le vent nous laisse tranquille, nous roulons assez vite et on se surprend à faire plus de 100km en une journée! Nous arrivons donc assez vite sur les îles de Zeeland avant de prendre un ferry pour rejoindre Sluis, à la frontière belge.

dimanche 2 septembre 2012

la Hollande, les moutons, les digues, etc.

Tous les clichés sont là: le champ de marie-jeanne au bord de la route, la pluie et le vent, les canaux dans les villes, les moulins à vent, les digues... on aura juste manqué la saison des tulipes pour que le tableau soit complet! On apprécie aussi les petits campings pas chers à la ferme (camping sauvage interdit oblige), la cordialité des gens, les gâteaux à la crème, le soleil qui éclaire les polders d'une manière étonnante, on se croirait parfois en Camargue. Le pays est quadrillé de pistes cyclables, on emprunte souvent le chemin des moutons. On croise peu de cyclotouristes, mais pas mal de gens du coin qui nous sourient avec compassion.
Il faut signaler un gros défaut tout de même: les offices de tourismes ne sont là que pour vendre des souvenirs, et TOUTES les cartes sont payantes, même les plans de ville. Il faut batailler pour obtenir un renseignement des guichetières démotivées. 
fricadelles en libre service
écriture du carnet de bord

L’arrivée à Amsterdam fut épique, mais nous avons réussi à retrouver Paul vers 21h30, après 75 km en une demi-journée! L'accueil fut chaleureux, le lit douillet à souhait après un mois de camping. Paul est ingénieur dans la gestion de l'eau, un gros boulot dans ce pays: pour chaque goutte d'eau qui tombe, il faut en pomper deux. Il y a encore deux moulins à vent qui remplissent cet office, sinon ce sont des pompes. De sa compagne polonaise Iwona, on en apprend un peu plus sur la Shoah hollandaise (mais oui au fait, qu'est-ce qu'il s'est passe ici pendant la dernière guerre?). La Hollande a été envahie par les allemands et 90% des juifs déportés. Elle a ensuite été libérée par les alliés, et en particulier les polonais.   

mardi 28 août 2012

parenthese allemande entre la Suede et la Hollande

De Kalmar, nous avons donc pris le train pour Malmö. En 3h30 on refait le chemin d'une semaine de vélo! On se rend compte que l'Est est beaucoup plus habité et industriel que l'Ouest. On reste très peu de temps à Malmö, dommage, la ville a l'air jolie. Mais il faut encore rouler jusqu'à Trelleborg, à une trentaine de bornes au sud (c'est même l’extrême Sud de la Suède). La route est mal indiquée, on suit l'autoroute avec un vent de face et des nuages menaçants. Vraiment rien d’intéressant! Trelleborg est un gros port qui s’enorgueillit d'avoir des palmiers dans ses rues. Nous tombons en pleine foire, beaucoup de monde, de la musique live et des stands de bananes frites au sirop d'érable, pas mal comme pot de départ!
En cherchant un coin pour dormir nous rencontrons deux cyclistes dans la même situation que nous. L'un est polonais, l'autre hollandais, et tous les deux sont très sympathiques. On monte la tente près d'une aire pour camping-car, la plupart attendant comme nous le ferry du lendemain. Paul, le hollandais, nous propose de nous héberger à Amsterdam.
la croisière s'amuse
Le voyage en ferry jusqu’à Travemunde, près de Lübeck, dure 7h30. Peu de monde à bord, et beaucoup de confort: duty free, ciné, resto, bar, concert,... nous profitons du beau temps sur le pont supérieur puis de la moquette du bar pour faire la sieste. Arrivées a Travemunde, nous rencontrons un couple de jeunes allemands avec qui nous partageons notre repas au camping. Ils sont contents de rencontrer des "jeunes" car la plupart des cyclos allemands sont des retraités, et on bavarde assez tard.
personnages en pâte d'amande à Lübeck
Le lendemain lundi, nous prenons le train jusqu'à Leer, avec une pose a Lübeck, belles églises et délicieux marzipan (il faut voir ce qu'ils peuvent faire avec de la pâte d'amande: des personnages, toutes sortes de fruits, des jarrets de porc, etc.). Après une nuit près de la frontière hollandaise, nous roulons enfin en Hollande, près de Groningen, avec de la bonne bière et du soleil! Nous avons pu apprécier les différents carillons qui rythmes les quarts d'heure de la ville de Winschoten. Javier m'avait prévenu qu'en Hollande il y en avait partout!

vendredi 24 août 2012

Kalmar, mer calme et retour vers l'ouest

Ca y est, on est arrivees sur la cote ouest de la Suede! Le temps s'est degrade et on a eu de la pluie et du vent, mais on a roule vite sur les petites routes. On a eu la chance de trouver des sites de bivouac royaux: mercredi soir dans un refuge avec double vitrage et foyer central, jeudi soir au bord de la mer. A chaque fois ce fut un peu par hasard et en prenant des chemins de randonnee pedestre (pourtant marques comme piste cyclable sur notre carte, mais plutot niveau VTT!).
Pendant ce temps, Javier, qui comptait prendre des trains a grande vitesse pour renter rapidement, s'est vu refouler comme un malpropre car sans reservation longtemps a l'avance, toutes les places pour velo sont prises. Il a quand-meme reussi a atteindre Paris a coup de trains regionaux. Ouf!

De notre cote nous nous appretons a revenir doucement vers l'ouest, demain le train nous amenera a Malmö, ou nous pedalerons jusqu'a Trelleborg pour prendre le ferry pour l'Allemagne. Comme la ville de Kalmar est vite visitee (rues pietonnes leche-vitrines et eglise baroque), nous faisons du tourisme gustatif: gateaux a la cannelle et pate d'amande fourree. Cette nuit ce sera camping, le confort de la douche et de la machine a laver!

mardi 21 août 2012

Sverigeleden: le sud de la Suede d'Ouest en Est

lecture de menhirs
30 kilomètres au nord de Copenhague, un ferry nous fait passer la frontière pour la Suede, de Helsingor a Helsingborg. A part la langue et la monnaie qui sont pratiquement identiques, on sent tout de suite les changements: peu de pistes mais principalement de la route, parfois très passante... Les jardins sont tout aussi bien entretenus, mais les maisons beaucoup plus dispersées. C'est incroyable de trouver des habitations dans les coins les plus reculés, en particulier dans les forets et au bord de chemins en terre. Nous éprouvons quelques difficultés pour nous ravitailler, la plupart des villages étant tout petits, ou alors nous passons par une enfilade de villas de bords de lac, sans commerces.
En allant plus à l'est, le paysage devient plus beau et plus sauvage. De nombreux chirons dans les champs et les forets, régulièrement érigés en menhirs et en mégalithes (on a même pu se recueillir sur la tombe d'un roi "casseur de cailloux" ou sur un cimetière viking de plus de 2000 ans). Encore beaucoup de lacs, plus beaux les uns que les autres. Contrairement au Danemark, le camping sauvage est autorisé selon la loi du "bon sens": on ne dérange pas, on ne laisse pas de traces. Il y a même régulièrement des abris, les wind shelters, ou l'on peut dormir à coté d'un bon feu et surtout d'un point d'eau! Pas facile de les trouver, mais ils nous sont bien utiles car le sol est souvent accidente et les moustiques, voraces...



Aujourd'hui nous sommes arrives à Växjö, grosse ville régionale assez jolie, entourée de lacs. Il faut que Javier programme son retour vers Angoulême, la difficulté étant que les trains les plus directs ne prennent pas les vélos. Il va falloir le démonter et transporter tout le bardas à la main... Départ prévu demain, avec un train pour Copenhague, puis Cologne, Paris, et enfin Angoulême.
Quant à nous les filles, on va continuer encore un peu plus à l'est avant de prendre le train pour redescendre vers les Pays-Bas. Le beau temps se maintient, ce qui nous incite à traîner encore un peu. On est loin de la canicule française, mais on ne s'attendait pas à avoir des 25 degrés et à prendre des coups de soleil!

mardi 14 août 2012

Copenhague

J'avoue, on a un peu triché, on a fait les derniers kilomètres en train pour arriver plus tôt à Copenhague. Quelle quantité de vélos! Nous circulons sur de véritables avenues où se forment inévitablement des bouchons aux feux rouges. Nous dormons dans un camping (enfin une douche chaude) sur le fort de Charlottenlund, à quelques kilomètres du centre. Il fait encore très beau, un temps exceptionnel parait-il; le soleil est chaud quand on est à l’abri du vent. Aujourd'hui, visite de Cristiania, la ville dans la ville, un lieu autogéré avec de belles maisons de hippies au bord du canal, voles bidouilles (les voitures y sont interdites) et jardins partagés. Vente de shit dans toutes les boutiques, les gens en profitent pour se fumer de gros joints en toute tranquillité! Copenhague est une très belle ville, surtout sous le soleil, même si elle est aussi très chère. De belles et grandes maisons en briques se reflètent dans les canaux, beaucoup de monde se balade dans la rue. Les Danois ont l'air très fier de leur pays et en font la promotion dès que possible: on trouve ainsi le "plus beau musée du monde", le "plus vieux parc d'attraction", etc. C'est vrai que leur gentillesse et leur cordialité sont un vrai plaisir. Coté culinaire, on est passe des gros gâteaux à la crème allemands aux chaussons à la cannelle, pas mals non plus.

Il nous faut maintenant décider où nous allons demain, partir pour la Suède par le pont qui joint les deux pays, ou aller plus au nord et prendre un ferry? La suite au prochain épisode!

samedi 11 août 2012

Danemark, Ile de Møns

Quelle différence entre l'Allemagne et le Danemark! Dès notre arrivée nous nous en rendons compte: à la descente du ferry depuis Rostock, il est bien tard. En cherchant un hypothétique lieu de bivouac, un jeune barman nous invite à nous installer dans son arrière-cours et nous offre des bières! Nous montons les tentes et rejoignons les locaux du bar, musique pop à fond et bière à flots. Speech du philosophe du coin: soyez heureux tant que vous êtes jeunes.
Le Danemark est un pays magnifique, des petites maisons en briques et toit de chaume au milieu de champs de blé et de salades. La mer est omniprésente (et le vent avec) et nous apprécions les nombreux coins pique-nique et toilettes gratuites (contrairement à l'Allemagne où tout est payant). Très souvent on trouve des petits stand au bord de la route, où les habitants vendent leurs produits: jus, confitures, chaussures, fossiles,... le tout en self-service! Seconde nuit dans un camping-bivouac, une spécialité du coin car le camping sauvage est interdit dans tout le pays. Pour une somme dérisoire, nous avons de l'eau froide et un chiotte. Le lieu fait très hippie, on est dans un verger, il y a un coin pour faire du feu et une roulotte pour le mauvais temps.
Nous avons de la chance, le beau temps est annoncé pour les prochains jours, un truc exceptionnel! Nous allons donc faire un détours sur l'Ile de Møns pour voir les falaises, LE truc à pas louper. Tout ça après un bon repas et une bière locale bien goûteuse.

jeudi 9 août 2012

Berlin Rostock - 6 jours, 400 km

La Biquette a ete recuperee comme prevue, on decolle le lendemain aprem, depart de la piste a Brelin, a la Brendenburg Tor. Premiers kilometres dans la banlieue de Berlin, de tres jolies maisons de vacances avec des beaux jardins, bien entretenus. Les jours suivants la piste alterne entre forets et lacs, nous premettant de dormir assez tranquillement et de se baigner regulierement. Le chemin se fait parfois etroit, pas facile de rouler sur le bord des lacs avec nos engins charges! Biquette aura droit d'ailleurs a une double crevaison, heureusement pendant une accalmie. On aura bien profite des gateaux allemands (kuchen et sahnetorten), de la biere munichoise (Weissbier, la meilleur a mon avis), et des moustiques voraces.

On decouvre peu a peu l'histoire de la region, le chemin nous faisant passe par d'anciennes briquetteries, mais aussi un camp de concentration pour jeunes allemands rebelles de la guerre 39-45, puis des batiments sovietiques. On aura aussi constate que dormir dans un parc national amene une visite matinale de la flicaille qui nous gratifie d'une amande de 35 euros! Heureusement que Marion est la pour nous faire l'interprete, sinon ca aurait ete plus sale.



Nous voici donc arrives a Rostock et loges comme des rois dans le jardin de Johanna et Jelle, nos hotes Warmshower. Enfin une douche chaude et de l'eau a volonte... On arrive pile pour le festival Hanse Sail, avec plein de vieux bateaux et d'animations sur le port. Tout a l'heure nous prenons le ferrie, direction le Danemark et Copenhague dans 250 km!

jeudi 2 août 2012

Berlin l'innenarable


On y retourne avec de plus en plus de plaisir, car Berlin est inimitable. En vrac, on retient:
- les Biergartens au bord du canal
- le vélo, omniprésent, et les pistes cyclables
- les pavés qui nous obligent à prendre les trottoirs
- les maisons cossues des banlieues sud ouest
- les parcs et les lacs où on se baigne à poil (mais on n'a pas encore essayé)
- la mode hipster punk grunge qui domine partout
- le quartier turc de Neuköln
- les squatts au bord de la Spree

leçon de guitare del profesor


En bref on n'a pas fait les sites touristiques mais plutôt de la flânerie, du tazonnage, profitant de ce qu'on  rencontrait au hasard de la route. Sans oublier le chaleureux accueil d'Antonio et Chritoph dans leur appart de Teptow, le quartier pas encore branchouille mais presque.

lundi 30 juillet 2012

le long du Doubs et du Rhin

de Besançon à Mulhouse sur l'Eurovelo 6

sept trains pour
traverser la France

Tout commence par une journée de train pour traverser la France, six changements afin de ne prendre que des TER, les seuls trains à accepter gratuitement et systématiquement les vélos en France. Du vieux machin où il faut hisser les bécanes à travers des portes étroites et des marches hautes, aux nouveaux Bombardiers à la clim à fond, on aura fait le tour! En tout cas ça nous fait voir du paysage, en particulier le lever de soleil sur le Limousin, nappes de brumes et rivières endormies.

mote con huesillos pour la soif!
Enfin nous arrivons à Besançon, belle ville construite autour des falaises du Doubs. Beaucoup de pistes cyclables, on trouve la véloroute sans problème. Il fait encore très chaud, vite nous sortons de la ville pour trouver un coin tranquille près du Doubs. Le lendemain nous prenons le petit dej sous l’œil curieux des cyclistes amateurs de vitesse.
l'Eurovelo 6 a la sortie de Besancon




Nous roulons toute la journée entre de hautes falaises, la plupart du temps sur piste, avec de temps en temps de la petite route et une côte notable avant le village de Dampierre-sur-le-Doubs. Une pause à Baume-les-Dames, sans intérêt, puis à l'Isle-sur-le-Doubs pour une bonne bière fraîche (il fait bien 35 degrés) et un bain dans le Doubs. On trouve un coin de champs dont l'herbe vient d'être ramassée. Le frère du proprio nous autorise à y planter la tente et va chasser le renard dans le bois proche.

Le troisième jour nous passons par Montbéliard sous la canicule. A cet endroit la véloroute est mal indiquée et nous oblige à prendre une portion de route très passante. A la sortie  de la ville, le canal du Rhône au Rhin est rectiligne, avec peu d'ombre. Des jeunes font des allés-retours en scooters pour ouvrir les écluses aux bateaux de plaisance. Le boulot d'été du coin! 
L'arrivée à Mulhouse est superbe, avec vue sur le temple depuis le canal. Bouffe alsacienne au resto puis on remonte en selle dans la nuit pour rejoindre la foret. Pas facile de voir les panneaux indicateurs dans le noir, mais c'est l'aventure! On s'arrête vers minuit.


Il fait chaud!

le long du Rhin en France et en Allemagne


baignade dans le Rhin

Pour éviter de traverser le Rhin sur une grosse route, nous décidons de faire un bon détours vers le Sud en passant sur des retenues d'eau. Après une écluse gigantesque, la piste longe le grand canal d'Alsace sous un soleil de plomb, passe sur un immense barrage hydroélectrique et enfin longe le Rhin coté allemand. Quelle différence avec la France! Ici tout le monde se baigne, pas d'interdiction de pêcher, un beau fleuve sauvage! On se laisse tenter par son eau rafraîchissante avant de dormir près de Neuenburg am Rhein. L'orage de la nuit passe vite et rafraîchit enfin l'atmosphère. On repart pour prendre le train à sept heures à Mulheim. Arrivée quinze heures plus tard à Berlin!

barrage sur le Rhin

lundi 23 juillet 2012

accordage d'accordéon révolutionnaire

Petite digression dans le domaine de la musique, mais tout est lié puisque la géniale invention (de mon génial frère Évariste) que je vais vous présenter va être mise en test durant les prochaines semaines de voyage.

Voici donc une méthode peu coûteuse et à la portée de tous pour réaccorder son accordéon ou expérimenter des nouvelles sonorités. Prenez par exemple ce bon 2915 de chez Hohner. Un peu trop musette à votre goût? Marre des tierces dans les accords main gauche? Voilà la solution.

D'abord un peu d'acoustique. Le son d'un accordéon est produit par la mise en vibration d'une ou de plusieurs lames en métal, qu'on appelle anches, lorsque l'on ouvre ou ferme le soufflet. La fréquence de cette vibration détermine la note qui est jouée. Cette fréquence dépend particulièrement de la longueur et de l'épaisseur de l'anche (pensez à une règle sur le rebord d'un table: quand on la raccourcie, la fréquence de vibration augmente, et la note est plus aigüe). Généralement, un luthier accorde une anche en limant - un tout petit peu - l'une ou l'autre extrémité de la lame pour changer sa fréquence. Mais pourquoi enlever de la matière, et pas en rajouter? C'est pourtant possible grâce aux micro-aimants!

Matériel: pince, tournevis cruciforme, accordeur, micro-aimants.

Première étape: ouvrir l'accordéon

De chaque côté du soufflet se trouvent des pointes qui le solidarise avec les deux parties de l'accordéon. On utilise une pince si nécessaire pour les retirer. Il y en a quatre de chaque côté (deux devant, deux derrière).

ouvrir l'accordéon: la main gauche

Deuxième étape: démonter les plaquettes

Pas bien compliqué, il faut dévisser les vis qui tiennent les plaquettes (là où sont collées les anches).
les vis sont à gauche, ça se voit non?
Attention à se souvenir quelle plaquette va où et dans quel sens. On voit apparaître en-dessous les trous qui libèrent l'air quand les boutons sont pressés.

Troisième étape: repérer la lame incriminée

Pour cela, appuyer sur le bouton actionnant les lame à accorder, et repérer sur la plaquette le(s) trou(s) correspondant(s).











 

 

Quatrième étape: accorder...

C'est là que ça devient intéressant! Pour entendre le son de chaque lame, souffler dedans pas trop fort (important). ATTENTION une note poussée est jouée en inspirant, et vice-versa (et oui, il faut penser qu'on est à l'intérieur du soufflet...). On va changer la fréquence en y ajoutant un micro-aimant comme ci-dessous.
Plus on met l'aimant près de l'extrémité libre de l'anche, plus la fréquence va baisser (la note sera plus grave). Il suffit donc de poser l'aimant, de faire vibrer la lame en soufflant dans le trou, et de le déplacer suivant la fréquence voulue (utiliser un accordeur, sinon c'est galère).

Dernière étape: remonter l'engin

L'étape délicate est de remettre les plaquettes au bon endroit, et surtout de ne pas les entrechoquer, au risque de voir les aimants se balader d'une anche à celle d'en face... Après, revisser, refermer, et tester!

Note pour le vibrato: le "swing" est produit par le son de deux anches de fréquence proche (moins d'1/2 ton de différence). On garde toujours une anche à la fréquence juste (440Hz par exemple) et on accorde l'autre un peu plus haut (d'après ce que j'ai compris). Plus leurs fréquences sont proches, plus le son sera "sec".  Il suffit donc pour changer le swing de son accordéon, de repérer pour chaque note l'anche qui est à la fréquence juste, et d'ajuster l'autre.

Autre expérience intéressante: changer carrément une note. Par exemple, remplacer le par un sur la rangée de do, et jouer en mode de sol (fréquent dans les avants-deux!) sur un rang!

Et quel rapport avec le voyage?

L'un des problèmes soulevés par ce système d'accordage, c'est sa résistance. L'aimant ne va-t-il pas bouger quand l'anche est mise en vibration? D'après mon expérience, non. Il semblerait par contre que mis à certains endroits stratégiques de la lame, nœud ou ventre, la fréquence ne soit pas celle escomptée. Et un choc un peu violant, un cahot, un maniement brusque du bouzin? C'est ce qu'on verra après quelques semaines sur un porte-bagage de vélo...