lundi 21 mai 2012

de Pau à Auch


Le prétexte : rendre visite à Pierrine dans le Béarn, et aller au festival Trad'Envie de Pavie, près de Auch.
Tout commence donc par un trajet en train d'Angoulême à la petite gare d'Artix.Je dois rejoindre Lucq-de-Béarn, où est hébergée Pierrine, à une quinzaine de kilomètres.
Première surprise : il y a des bandes cyclables partout, même sur les routes à grande circulation! Pourtant le pays n'est pas propice à la petite reine (en tout cas pas la mienne) : passé le gave de Pau, les collines commencent, et deviennent vite ardues.
Deuxième surprise : le plaisir de rouler en regardant les montagnes! Quelle changement de point de vue, ce n'est pas la vitesse de la voiture, ni la lenteur de la marche, je sens bien plus leur masse, leur forme, leur caractère... Le temps est lourd, je sue à grosses gouttes sur les petites routes pentues.
Je suis accueillie par Pierrine dans son petit gîte douillet, à l'extérieur de Lucq-de-Béarn. Elle étudie les plantes utilisées par les bergers et les instruments qu'ils fabriquent.
Javier nous rejoint pour le week-end, le temps de faire un tour à Pau (c'est moche et il y a des courses automobiles) et dans la vallée d'Aspe (on a rien vu, il y avait du brouillard). La découverte : le greuil! C'est un fromage blanc réalisé avec du petit lait, une spécialité des Pyrénées.
 
Lundi : départ sous un beau soleil pour 130 km jusqu'à Pavie. Je me donne 3 jours pour atteindre le festival!
Dès la sortie du village, je dois mettre pied à terre et pousser l'engin jusqu'à la crête... Mais le soleil brille et je rejoins rapidement la vallée du Luy de Béarn pour contourner Pau.
Les petites routes sont bien tranquilles, et les montagnes m'accompagnent.
Comme je voyage seule, j'ai pris la peine de repérer les campings pour ne pas dormir seule en pleine nature. Manque de bol, en arrivant à Lourenties, je constate que le camping municipale a été détruit au profit de lotissements! Désappointée et en sueur après la rude montée qui permet de rejoindre le bourg, j'entre à la mairie pour demander si le camping existe toujours : il sera construit quand les logements seront finis. 
Monsieur le Maire finit par me prendre sous son aile et me mène au lac en contrebas, aménagé pour accueillir des groupes scolaires, avec un WC et une table de pique-nique. Ça m'ira très bien, mais je cache quand-même la tente dans un renfoncement du terrain.



Mardi : Déjeuner à Vic-en-Bigorre, près des halles couvertes. La route devient plus vallonnée, on voit moins de maisons faites de galets des gaves. J'arrive au camping du lac de Miélan, c'est le premier jour d'ouverture et je suis la seule. Les sanitaires n'ont pas encore été nettoyés et sont remplis de feuilles mortes.

la prochaine colline à franchir...
Mercredi : Le vent me pousse, et j'en ai bien besoin! Les plis de terrains sont perpendiculaires à ma route, pas moyen de les contourner. Je ferai même un détour assez conséquent pour éviter d'emprunter la nationale, qui bien sûr prend le chemin le plus plat. Qu'à cela ne tienne, un cerisier en bord de chemin me donnera des forces pour affronter l'ultime côte. Je m'arrête tous les 10 mètres, mais ça vaut toujours mieux que de pousser un vélo chargé!
 Les montagnes enneigées sont toujours visibles, jusqu'à la dernière crête avant de plonger dans le pli qui me mène à Pavie. 

Ce fut un voyage court mais magnifique, l'effort pour monter les collines étant largement compensé par le paysage du Gers, collines verdoyantes et petits lacs collés au flanc des pentes.
 
ça c'est le Gers!

jeudi 3 mai 2012

Toulouse Bordeaux par le canal de Garonne et la piste Roger Lapédie


le train corail accepte les vélos mais il faut réussir à l'y hisser!
Tous les ans, avril sonne l'heure de ressortir la tente et d'aller voir ailleurs! Cette fois-ci nous descendons de train à Toulouse avec pour objectif d'être à Bordeaux 5 jours après.

kilomètre zéro
Le canal de Garonne (ou canal latéral à la Garonne) joint Toulouse à Castets-en-Dorthe en 190km. L'ancien chemin de hallage a été transformé en piste cyclable goudronnée, très bien entretenue à part quelques passages où les racines des platanes ont endommagé le revêtement. Sous un temps maussade mais doux, nous rejoignons le canal, à 3km de la gare. Les 15 premiers kilomètres sont les moins beaux, il faut quitter la banlieue industrielle de Toulouse. Mais très vite le train qui passe régulièrement de l'autre côté du canal, les entraînements d'aviron et les petites maisons au bord des écluses exercent leur charme.
















Nous trouvons un coin d'herbe tranquille pour dormir. Le gros orage de la nuit a nettoyé le ciel le lendemain.

Pente d'eau de Montech, pont-canal sur le Tarn et Moissac sont les points d'intérêt du deuxième jour.


Moissac
















Nous dormons dans un petit hôtel à Agen (ville sans grand intérêt) et nous réveillons sous la pluie. Heureusement que nous n'avons pas à démonter la tente! Du coup, le pont-canal sur la Garonne perd beaucoup de son charme... Au bout de 20 km, nous sommes trempés et transits, et trouvons refuge dans un abris près de la piste. Sans doute une base pour camp scout? Nous nous changeons, sortons le réchaud pour faire une soupe, puis les duvets pour faire la sieste et nous réchauffer.


Il faut pourtant repartir! Vers 17h, nous décidons après avoir beaucoup hésité de remettre les vêtements mouillés et de reprendre la route. Miraculeusement, la pluie se décide elle à s'arrêter! Une bière dans le village du Mat d'Agenais (à voir) finit de nous requinquer avant une nuit froide sur une place de camping car au bord du canal.

Au quatrième jour nous quittons le canal en début d'après-midi. La difficulté est de rejoindre la piste Roger Lapédie à Sauveterre-de-Guyenne. La route que nous empruntons est assez passante et possède de bonnes côtes (dur après presque 200 km de plat), auxquelles s'ajoutent un orage et une crevaison. Après ça, la piste Lapédie est un pur bonheur: revêtement goudronné, indications claires, paysage changeant entre bois et vignobles. Nous posons la tente près de l'ancienne gare de Frontenac. Nous montons au village en espérant trouver quelque chose d'ouvert (c'est férié), et ô surprise, il y a un vide-grenier et un bar d'ouvert! Chichi et bière nous récompensent amplement, ainsi que du pain offert par le marchand de sandwich.



















Fin du voyage lendemain, nous arrivons à Bordeaux dans l'après-midi, toujours sur piste cyclable (ah, Bordeaux, la capitale française de la bicylette...) le long de la Garonne.