lundi 7 juillet 2014

Vélorution Universelle, Grenoble

Chaque année dans une ville de France a lieu un rassemblement de vélos bizarres, et de cyclistes urbains prêts à refaire le monde à coup de pédales: c'est la Vélorution Universelle!

Me voici donc partie pour Grenoble, où elle se déroule cette année, après Paris, Concarneau et Marseille. Comme c'est quand-même un peu loin et que le trajet n'est pas vraiment plat, je fixe mon point de départ à Guéret, avec pour premier objectif Lyon 5 jours plus tard.

La sortie de Guéret, toute en descente, se fait sous un beau soleil, puis les collines s'enchaîne. La petite route que j'ai repéré longe la nationale, et les routiers me saluent de leur klaxon.

Très vite je m'éloigne de ce grand axe, la route la plus directe mais que je cherche à éviter au profit des petites routes qui zigzaguent au milieu de la nature luxuriante de la Creuse. J'ai programmé mon trajet avec Google Maps en mode "vélo". Grosse erreur, car le programme me fait passer par des chemins qui ne sont pas indiqués sur ma carte, et qui ne sont pas vraiment cyclables, surtout quand on a un porte-bagage surchargé... Je me retrouve parfois à traverser un cours d'eau (dérangeant un chevreuil au passage), à pousser ma monture dans une côte herbeuse, à galérer dans les ornières des tracteurs...

Première nuit dans un tout petit camping en banlieue de Montluçon, près d'un lac. Petit tour en ville pour acheter les cartes IGN qu'il me manque et que je déguste en terrasse avec un demi bien mérité. Les enfants jouent au ballon au pied du château, les adultes discutent mollement devant un verre, il fait chaud.
Montluçon est complètement encaissée, au fond d'une vallée que je dois traverser. La descente est bien agréable, la remontée beaucoup moins... Le chemin que j'emprunte est néanmoins très joli, et mène à un observatoire astronomique.
Montluçon, côté descente

Montluçon, côté montée

C'est le deuxième jour et je roule bien, malgré les nombreuses côtes assez raides et quelques chiens agressifs qui m'obligent à pousser sur les pédales. L'après-midi pourtant, je commence à ressentir une douleur dans le genou, qui se fait de plus en plus présente. Je finis par rattraper la grosse route, plus rapide et plus plate, jusqu'à Saint-Pourçain-sur-Sioule.

boulangerie à Saint-Pourçain
Cette petite ville se prépare à recevoir la 76ème semaine fédérale internationale de cyclotourisme (ça en jette!). Les commerces se sont mis aux couleurs du vélo et les cyclistes commencent à arriver. Mon voisin de tente est un inconditionnel de cette manifestation qui attire quand-même plus de 1000 personnes! De mon côté, mon mal de genou me préoccupe et je décide de m'arrêter à Vichy pour prendre du repos et rejoindre directement Lyon en train. Dommage pour la suite du trajet, qui paraissait très joli, en particulier le passage par les monts du Lyonnais.








L'arrivée à Vichy me surprend agréablement: les berges de l'Allier viennent d'être aménagées sur plusieurs kilomètres, avec une belle allée et une berge agrémentée de jeux, de plages et de paillotes. Le camping, un peu reculé, est très tranquille. Situé en bord de rivière, on n'y entend que les rumeurs de la ville et les airs d'accordéon du bal en plein air situé dans le parc à côté.
la promenade le long de l'Allier à Vichy
une rue à circulation uniquement cycliste
La ville a fait des efforts d'aménagements cyclables non négligeables, et bien indiqués. Je suis surprise de les trouver dans une ville de cette taille, plutôt conservatrice et sans grande véloroute à proximité. Dans le parc, je me pose avec mon vélo et son drapeau Cyclofficine. Plusieurs personnes me prennent pour l'atelier vélo du coin et m'abordent pour me proposer des vélos à retaper, me parler cyclabilité de la ville... il y a du potentiel par ici!

Je prends le temps de me balader, à pied, dans cette belle ville thermale. Peut-être l'eau ferrugineuse guérira-t-elle ma tendinite?





Arrivée à Lyon, je passe encore 2 jours à me reposer, à boire des coups avec les copain-e-s, à tazoner devant la télé... c'est dur de ne pas faire de vélo!
Et puis, c'est le matin du départ pour Grenoble. Au rendez-vous place des Terreaux, je retrouve des vélorutionnaires de Paris, Lyon, Le Havre... Une vingtaine de personnes sur toutes sortes de vélos: tall bikes, vélo couché, tandem, vélo pliant, le tout assaisonné de drapeaux et de musique! La sortie de Lyon, sous la pluie fine, n'est pas la partie la plus sympa. Elle culmine avec une départementale pleine de camions qui nous doublent en nous rasant. Heureusement ça ne dure pas longtemps et la pluie s'arrête. Je traîne un peu la patte, mais le groupe se scinde et chacun se regroupe suivant son rythme. La route reste trop passante pour qu'on puisse circuler de front, mais on se débrouille pour discuter quand-même.

C'est assez rigolo de voyager en grand groupe: nous n'avançons pas à la même vitesse, mais les plus rapides font des pauses et nous les croisons à la terrasse des cafés ou à l'ombre des porches d'églises. D'autres ont des galères et réparent leur vélo sur le bord de la route... Nous finissons par tous nous retrouver pour notre point de chute à Champier, chez Manu. Nous sommes ses premiers hôtes Warmshowers, et il faut dire qu'il nous reçoit bien! Goûter puis douche au stade municipal, avant un grand repas partagé.

Le lendemain l'organisation change un peu; nous partons par petits groupes et certains choisissent de faire des détours pour éviter la départementale. Les plus rapides ont ralenti pour discuter, et nous arrivons presque ensemble au rendez-vous où nous attendent les Grenoblois et les Nancéens. Nous sommes une cinquantaine à arriver à Grenoble, sur une jolie piste le long de l'Isère!

S'ensuivent 2 jours de fête, de masses critiques, d'ateliers de sérigraphie et de badges... Javier me rejoint et nous passons un bon moment avec Juanito et Sandra.


Vélorution Universelle - Grenoble from Dark Janis on Vimeo.